New study will show how important it was to speak French in Medieval Britain

Dr Thomas Hinton from the University of Exeter will edit and study all seventeen surviving manuscripts of the textbook and make them freely available online.

A major new study will uncover the secrets of how communities in Medieval Britain continued to speak French for at least 300 years after the Norman Conquest.

By 1300, as many as one in five people were bilingual in English and French, able to switch between the languages as the situation demanded. New analysis of an ancient textbook will make it possible to assemble a detailed picture of the evolving status and role of French in Britain.

It is well known that speaking additional languages can open doors to opportunity and social advancement. This was at least as true in Medieval Britain as it is today. Anglo-French – which evolved alongside continental forms of the language – was passed down through wealthy families or taught to schoolchildren from an early age. Parents went to efforts to ensure their children learned how to speak and write in accurate French so they wouldn't be mocked for using it incorrectly. Knowing French was crucial to getting on in fields as varied as business, law and literature.

The evidence for the continuing use of Anglo-French comes from the Tretiz, a remarkable rhymed vocabulary textbook for children written in the thirteenth century by an Essex knight called Walter de Bibbesworth for a noblewoman, Dyonise de Munchensi. There are only 16 surviving manuscripts – plus one fragment found in the binding of an early modern book.

As part of the Arts and Humanities Research Council-funded project 'Learning French in Medieval England', Dr Thomas Hinton from the University of Exeter will edit and study all seventeen surviving manuscripts of the textbook and make them freely available online. This will allow users to compare manuscripts and give people more information about those who used the textbooks, and the different reasons why they wanted mastery of French.

The Tretiz sets out lists of French vocabulary, covering a variety of topics including the parts of the body, occupations such as weaving and brewing beer, flora and fauna, and the noises made by animals. Each copy has its own set of Middle English translations of individual French terms, written either in the margin or above the line. It therefore has much to reveal about French and English at the time, but also about the reality of daily life.

Dr Hinton said: "The Tretiz was produced to help teach bilingual children to refine their existing French, in order to cement their place in society. Each manuscript tells us about the experience of one community of language users. Some of the copies seem to have belonged to noble households, while others were owned by clergy, either for purposes of teaching or for their own interest in its sophisticated bilingual wordplay. The popularity of the work shows that getting one's French right was considered important in a wide range of social sectors across the country."

Dr Hinton will run workshops with school teachers to develop resources and strategies for encouraging secondary-age children to engage with multilingualism in their own classroom, and to consider the role of languages in their careers and future lives.

The Norman invasion of Britain led to one of the biggest changes in social mobility before compulsory mass education as the French families who came to the country took up positions of power. Anglo-French became the language of the court and was spoken around the country, leaving an indelible mark on the modern vocabulary of English. As many as one in four English words were brought into the language from Anglo-French. A legal form of French survived into the 18th century, and the language is still used in Parliament when laws are given royal assent.

French Translation:

Une nouvelle étude se propose de démontrer l'importance du français en Angleterre au Moyen Âge

Une nouvelle étude va permettre de lever le voile sur l'usage du français par de nombreuses communautés en Grande-Bretagne quelque 300 ans après la conquête normande du pays.

Selon certains témoignages, jusqu'à une personne sur cinq a pu être bilingue anglais-français autour de 1300, capable de passer d'une langue à l'autre en fonction des circonstances. Le nouveau projet basé à l'Université d'Exeter, qui s'intitule « Learning French in Medieval England » (L'apprentissage du français en Angleterre au Moyen Âge), permettra de dresser un portrait détaillé de l'évolution du statut et du rôle du français en Grande-Bretagne, à travers l'étude d'un texte pédagogique du treizième siècle.

L'importance de l'apprentissage des langues pour la mobilité sociale valait au moins autant au Moyen Âge que de nos jours. En Grande-Bretagne, l'anglo-français – dialecte qui se développa de concert avec les déclinaisons continentales de la langue – était transmis au sein des familles nobles, ou alors enseigné aux écoliers dès le plus jeune âge. Les parents s'acharnaient pour que leurs enfants apprennent à parler et à lire correctement en français, sans quoi ils risquaient de se ridiculiser devant leurs pairs. Une bonne connaissance du français était requise dans de nombreux contextes professionnels, dont le commerce, le droit et la littérature.

Le projet se focalise sur le Tretiz, un remarquable glossaire rimé écrit par Walter (Gautier) de Bibbesworth, un chevalier de la petite noblesse, qui l'aurait composé pour l'aristocrate Dyonise de Munchensi. Le texte se caractérise par la large variété de champs lexicaux qu'il traite, mais aussi par un goût prononcé pour les jeux de mots. Il en subsiste seize manuscrits provenant des quatre coins du pays, plus un fragment récemment retrouvé dans la reliure d'un livre de la Renaissance.

Le projet, financé par le Arts and Humanities Research Council, sera mené par Thomas Hinton, maître de conférences à l'université d'Exeter et spécialiste du français et de l'occitan médiéval. L'équipe se fixe pour objetif de produire une édition numérique des dix-sept copies du texte, qui sera disponible pour libre consultation en ligne. Les utilisateurs pourront ainsi comparer les différents manuscrits et obtenir des informations sur les différents publics du texte et leurs divers motifs pour assurer une maîtrise de la langue.

Le Tretiz se compose d'une vingtaine de sections recouvrant une variété de sujets : les parties du corps, divers métiers tels le tissage ou le brassage de bière, la flore et la faune, ou encore « la naturele noise » des animaux. Chaque exemplaire du texte comporte également sa propre série de gloses en anglais médiéval, inscrites soit à côté soit au dessus du mot français correspondant. L'étude de ces termes peut donc s'avérer révélatrice de l'usage des deux langues, mais aussi de la réalité de la vie quotidienne au Moyen Âge.

Selon le Dr Hinton : « Le Tretiz a été écrit pour permettre aux enfants déjà bilingues de peaufiner leur français, afin de consolider leur statut social. Chaque manuscrit nous raconte la réalité d'une communauté particulière de locuteurs. Certaines copies semblent avoir appartenues aux familles de la noblesse, alors que d'autres se rattachent à des milieux cléricaux, sans doute pour servir de support pour l'enseignement ; mais aussi parce que les membres du clergé, baignés dans le multilinguisme et la pédagogie grammaticale, étaient bien placés pour apprécier la sophistication lexicale et poétique du texte. La popularité du Tretiz démontre l'importance de manier un français châtié dans toute une gamme de secteurs sociaux autour du pays. »

Autour du projet, des ateliers seront organisés avec la participation des professeurs de collèges du sud-ouest de l'Angleterre, dans le but de développer des ressources et des stratégies pour encourager les collégiens d'aujourd'hui à réfléchir au multilinguisme dans leurs communautés, et à considérer le rôle que pourraient jouer les langues étrangères dans leurs avenirs professionnels et personnels.

La conquête normande de l'Angleterre en 1066 entraîna l'un des plus grands bouleversements de la hiérarchie sociale avant l'avènement de l'éducation universelle. Les familles françaises nouvellement installées sur le territoire se sont vite vues attribuées des fonctions et des titres. L'anglo-français est devenu la langue de cour et s'est progressivement répandue dans les milieux aristocratiques et professionnels, laissant une trace indélébile sur le vocabulaire de l'anglais : en effet, un quart du lexique anglais provient de l'anglo-français médiéval. Le français était employé comme langue principale dans le domaine du droit jusqu'au 18e siècle, et l'usage de la langue persiste encore au parlement britannique quand les lois reçoivent la sanction royale (l'on dit alors : « La Reyne le veult ») , ou encore sur les armoiries royales du Royaume-Uni.

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